Traduction de http://mnmlist.com/unautomate/.

Je suis un grand fan de l’automation : utiliser la technologie pour faire des choses à notre place. C’est le futur après tout, n’est-ce pas ?

Pourquoi copier un article à la main plusieurs fois quand on peut le copier/coller sur ordinateur et en envoyer un millier de copies ? Pourquoi aller à la banque pour régler une facture quand on peut avoir un virement automatique fait par notre guichet en ligne ? Pourquoi laver et sécher nos vêtements à la main quand des machines peuvent le faire ?

Et bien que je ne prêche pas pour jeter toute technologie et automation, j’aimerais plaider pour la « dé-automation » dans certains cas.

Rendre les choses plus difficiles n’est pas une mauvaise chose.

Quand on doit faire les choses soi-même, et que ça nous demande du temps et des efforts, ça nous force à nous demander si ça en vaut bien la peine après tout.

Quand on doit marcher pour aller au magasin (ou conduire) et acheter quelque chose avec du liquide, c’est moins pratique que de le commander sur internet et de le recevoir par courrier. Mais cet inconvénient a un coût, et ce coût plus élevé nous fait faire une pause.

Et cette pause est tout. Il y a l’infinité dans cette pause. Durant cette pause, il y a la pensée, la décision qu’on doit prendre, une décision qui est habituellement automatisée parce que l’action est si facile et rapide qu’on a même pas besoin d’y penser.

C’est facile d’acheter des choses — bien plus qu’auparavant. C’est facile de consommer de l’information, tellement d’information qu’on en oublie de créer et construire. C’est facile de communiquer, à un tel point qu’on communique bien plus, et de manières bien plus diverses qu’on ne le faisait avant. C’est facile de participer ou d’initier du bavardage … mais est-ce une bonne chose ?

Voilà pourquoi il nous faut faire une pause et réfléchir. Les choses sont simples, mais est-ce que c’est vraiment ce qu’on veut ? Facile c’est bien, mais ça mène à des conséquences non souhaitées. Ça mène à l’excès, à la dette, à la surcharge d’informations, à l’obésité, à avoir trop de choses, à ne jamais avoir le temps pour ce qui est vraiment important.

Le minimalisme, comme je l’ai dit précédemment, est la réponse. Réduire, faire et avoir moins.

La « dé-automation » est une voie vers le minimalisme.

Voici quelques pistes de réflexion :

• Cuire sa nourriture, au lieu d’acheter du fast food ou des plats cuisinés. Vous mangerez moins et plus sainement. Je suggère de faire pousser sa propre nourriture (ou de la tuer pour les carnivores), mais on est peut-être pas près pour ce genre de technologie avancée pour le moment.
• Coder ses sites web et articles de blog à la main. C’est très facile d’utiliser un logiciel, comme Dreamweaver, pour coder un site. Ou Textmate ou BBEdit pour coder sa page ou écrire un logiciel. Ou un logiciel tel que WordPress, Tumblr ou un autre du genre pour créer et écrire un blog. Mais si on devait tout coder à la main, dans un éditeur de texte comme Textedit ou Notepad ? On serait forcés de construire moins, d’écrire moins, de considérer chaque mot et chaque page et chaque site, et de décider si ça en vaut la peine. Pareil pour l’écriture de logiciels : on écrirait moins, et chaque ligne serait importante.
• Marcher pour acheter, ou conduire si ce n’est pas possible. Si vous avez des magasins accessibles à pied (ou à vélo), forcez-vous à utiliser vos jambes et à utiliser du liquide au lieu de la carte de crédit ou du chèque pour acheter quelque chose. Vous y réfléchirez une deuxième voire une troisième fois, est-ce que l’objet en vaut vraiment la peine ?
• Rédigez des lettres à la place des emails, à la main. Ok, je sais que la plupart d’entre nous ne le ferons pas, mais pensez aux conséquences : on écrirait moins, et on aurait moins de papotage. Chaque lettre et chaque mot compteraient.
• Parler en personne quand c’est possible. Vous savez, s’assoir et avoir une conversation. C’est plus réel que de laisser des commentaires ou d’envoyer des emails, ou d’utiliser la messagerie instantanée ou Twitter ou même le téléphone. Bien sûr, ce n’est pas toujours possible pour des raisons géographiques ou de contraintes de temps. Mais quand c’est possible, essayez.
• Essayer de confectionner ses propres vêtements — vous en possèderez moins. Ok, je plaisante. Je sais qu’on ira que jusqu’à un certain point pour la plupart d’entre nous. Mais qu’est-ce que ça serait cool de pouvoir dire qu’on a confectionné nos propres habits ! (Je serais encore plus démodé que je ne le suis déjà).

Juste des pistes de réflexion. Je pense qu’on peut aller trop loin dans la réduction de l’automation, mais on est peut-être aussi allés déjà trop loin dans l’automation et la commodité. C’est au moins une plaidoirie pour la pause.